Un souffle de départ... et des précieux moments de danse

Chère Malaïka

 

Cela fait 7 ans que je participe à tes cours. Le temps d’une pause m’est donc nécessaire. J’ai besoin de recul pour laisser mûrir tout ce que j’ai expérimenté en dansant avec toi. 

 

Je tiens donc ici à te faire part de mes réflexions et de mes découvertes concernant ces précieux moments de danse.

 

Lorsque j’ai commencé la danse avec toi, j’étais en troisième année de médecine.

Assise à ma table de travail durant de longues heures d’études j’avais l’impression

de dessécher mon corps.

 

A l’intérieur, je ne ressentais pas grand chose. Ma respiration était superficielle.

Je me sentais mal dans ma peau. J’avais de fréquentes migraines. Je cherchais mon indépendance mais je n’avais pas encore trouvé mon identité d’adulte. 

 

Dés le premier cours, j’ai eu le sentiment d’être arrivée au bon endroit,  de pouvoir enfin danser comme je l’avais toujours rêvé. Mon désir aurait été de faire des cours tous les soirs. Mais la réalité de mon corps avait  un autre langage. Je me sentais comme une statue de pierre qui se réveille après des années d’immobilité.

 

Cette prise de conscience qui a pour but d’apprivoiser la mobilité et la souplesse fût

presque douloureuse. Dés le départ, j’ai pris conscience du manque de vécu

de mon corps, de sa pesanteur, de son engourdissement.

 

Respirer

Sentir mon abdomen se gonfler par la respiration. Percevoir l’air qui se glisse entre

les tensions pour réveiller les zones arides et desséchées par le manque de mouvement furent les premières découvertes.  Réchauffer progressivement une zone grâce au passage du souffle. Vivre un fourmillement de vie  dans tout mon corps furent mes premières expériences. 

 

Le son

J’ai fait ensuite l’expérience du son. Les débuts furent difficiles! Émettre un son accompagné d’un  mouvement me mettait mal à l’aise. Pendant un moment,  j’ai éprouvé une grande difficulté à trouver le lien entre le mouvement et la respiration.  Il y avait en moi comme un manque de force, un manque de souffle. 

 

Un jour, ce son est sorti doucement - comme libéré d’un corps prisonnier, serré et rigide et qui semblait appartenir à quelqu’un d’autre. Cette recherche intérieure du souffle et du son m’a permis d’habiter progressivement chaque partie de mon corps.

 

Maintenant  il peut résonner librement et me donner une respiration ample et profonde. Cette respiration qui anime la danse donne au vécu d’un être humain des moments magnifiques...

 

L'improvisation

L’improvisation a été la découverte d’un mouvement qui germe de l’intérieur,  qui grandit pour finalement s’étirer ou éclater vers l’extérieur. L’improvisation se fût aussi, l’expérience d’un lâcher prise du  mental  qui permet de vivre pleinement l’instant présent. 

 

En résumé : Ces moments de danse m’ont apporté un grand bonheur. Ils sont devenu le symbole de la connaissance de ce que doit éprouver un être qui danse ou l’incarnation de la joie dans un être en mouvement.  Merci.  A.E.